Ne savoir où elle mène
Mais vouloir en jouir
Commencer une scène
De plaisir
Faire l’amour au public
Caresser en impro
Les parties qui paniquent
Son cerveau
 
Pénétrer Dom Juan
Je parle du personnage
Oublier pour un temps
Son image
Mettre un doigt de survie
Dans les heures de travail
Pour faire naître l’envie
D’un détail
 
Demander à Molière
A Tchekhov, ou Koltès
Si l’humain d ‘aujourd’hui
Sait faire rire son espèce
De lui quand il est fier
De ses propres âneries
C’est le spectacle vivant
 
Mettre un nez de couleur
Pour faire rire cet enfant
Qui étouffe dans le cœur
Des plus grands
Provoquer le sérieux
En portable et cravate
La déesse ou le dieu
De l’épate
 
Attraper en tombant
La culotte du temps
Et prendre dans les yeux
L’étincelle de l’instant
Qui jaillit du néant
Et nous rend tous heureux
C’est le spectacle vivant
 
Faire vibrer son organe
Pour que sonne le ré
Et se croire par les fans
Déifié
Faire du souffle qui monte
Un appel à la vie
Et ne pas avoir honte
De son cri
 
Demander à son cœur
A sa tête, à son corps
S’ils recherchent la peur
De vivre une fois encore
Le doute d’être aimé
Libre de le penser
C’est le spectacle vivant
 
 
C’est le spectacle vivant